Compagnie théâtrale des Déniapés

Compagnie théâtrale des Déniapés

Le théâtre source de libération

 

 

 

En général, on imagine le théâtre comme un lieu avec une scène sur laquelle des acteurs jouent une pièce devant un espace avec des sièges d'où les spectateurs regardent. Image de passivité.

 

Souvent l'idée du théâtre est assimilée à un art bourgeois, possiblement "rasoir".

 

Pourtant le théâtre est sans doute le premier art du monde. Car depuis que l'homme existe, jouer à imiter l'autre a fait partie de l'humanité. On le voit encore avec les enfants qui jouent à l'école, au docteur, à la dînette, au papa et à la maman... avec le fameux "On dirait que tu étais un...

 

 

Jouer, imiter, observer fait partie de la vie en général et fait partie intégrante de l'art du théâtre.

En ce sens, au-delà des spectacles et de la création, l'art théâtral est clairement un des chemins pour retrouver son humanité que la société bouscule, par refoulements successifs, jusqu'à parfois la perdre.

 

Jouer au théâtre, s'affirmer sur une scène, partager l'émotion avec un public, tout cela permet de retrouver de l'estime de soi, sans excès ni d'un côté ni de l'autre. On ne devient pas un surhomme comme on ne reste pas un moins que rien. On libère de soi des forces souvent insoupçonnées, une énergie qui fait grandir et qui n'a de sens que dans la double dimension de soi et de l'autre. Une sorte d'humilité individuelle et collective avec une puissance qui fait aller de l'avant.

 

La peur, qu'on appelle aussi le trac, devient un atout et non un handicap. Parce qu'on a peur, on va chercher en soi tout le nécessaire pour la surmonter, pour oser exister comme on a choisi d'exister, avec l'idée du plaisir et celle de prendre la vie à pleines mains.

 

 

Le spectacle de la Compagnie des Déniapés en impro au Renouveau le 17 février 2012 confirme tout cela. Entre la peur presque panique des jours qui précédaient et cette énergie incroyable déployée dans la salle avec le public, il s'est passé quelque chose que les mots ont du mal à définir. Pourtant, au final, les acteurs comme les spectateurs n'étaient plus les mêmes après. Le théâtre a été le vecteur d'un changement dans la perception de soi et des autres. Il y a quelque chose qui touche à la magie, à la libération, comme le passage de la nuit au jour. Les yeux s'éclairent, brillent. Le visage se détend. L'énergie est telle que certains n'arrivent pas à s'endormir le soir du spectacle. On pourrait croire qu'ils ont bu trois litres de jus d'oranges pressées avant de se coucher.

 

C'est la vie qui reprend le dessus, plus forte que la douleur, avec comme guide l'espérance qu'on peut toujours se relever malgré la brutalité du quotidien. Parce qu'au fond, on sait qu'on en est capable, parce qu'on sait qu'on n'est pas seuls.

 

Le théâtre n'est pas un art bourgeois dans un carcan dans lequel certains ont essayé de le cantonner. Le théâtre est un art libérateur, d'autant plus que l'outil de l'actrice et de l'acteur, c'est directement son propre corps et les émotions qu'il exprime. Tout comme les autres arts, le théâtre, c'est la vie.

 

 

Pascal Marchand

 

 

 

Lien vers l'article : Impro au Renouveau

 



19/02/2012
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