Compagnie théâtrale des Déniapés

Compagnie théâtrale des Déniapés

"Colocs / version courte" - Renouveau - 17 mai 2012

 

Il n'y a pas de raison qu'il n'y ait que Luc Besson, James Cameron et autres stars du cinéma pour faire des versions plus ou moins longues de leurs oeuvres cinématographiques.

 

Abyss de James Cameron

 

Au théâtre, Peter Brook a fait de même avec sa version scénique du Mahabharata au Festival d'Avignon en version complète et en versions morcelées et complémentaires. Le tout jouée à la carrière de Callet-Boulbon. Moment exceptionnel de théâtre en juillet 1985.

 

Festival d'Avignon 2005 / le Mahabharata" mise en scène Peter Brook

Le Mahabharata, texte sacré de l'Inde

 

Tout cela, c'est du lourd comme on dit, du très lourd même, du pro, du super pro.

 

N'empêche, même des amateurs peuvent faire des versions courtes et longues de leur pièce [lol].

 


Théâtre "Colocs" / Compagnie des Déniapés /... par PMARCHAND

 

C'est le cas de la Compagnie des Déniapés avec sa création "Colocs" qui sera jouée dans son intégralité en octobre prochain au Festival de la Plaine.

Le jeudi 17 mai, jour de l'Ascension, à 18 heures, il était question de la version courte de la pièce (environ 30 minutes), présentée au Foyer du Renouveau, 31 rue Marceau à Dijon.

Sur la grosse quinzaine de scènes que représente la pièce intégrale, huit étaient jouées dans un remodelage resserré et dynamique.

 

Sur scène, le public a découvert ou re-découvert Patricia, Valérie, Suzanne, Jacques, Eric qui avaient déjà chauffé les planches du Renouveau lors du spectacle d'improvisation de février dernier. Et, pour la première fois, Paul est venu compléter le casting d'acteurs dans le rôle de l'ami des colocs.

 

La pièce a été jouée en décors "naturels" si on peut dire, car nous utilisions le cadre de la cafétéria et ses salles de loisirs comme d'un duplex où logent les colocs. Un beau duplex d'ailleurs avec mezzanine et grand salon. Le tout pour du plaisir et du rire. L'histoire de cinq résidents du Foyer du Renouveau qui, grâce à la volonté farouche de l'équipe éducative, en particulier Suzy l'éduc spé, vont pouvoir s'essayer à la vie autonome. Entre rêve et réalité, le quotidien est ponctué du meilleur et du pire. Mais là, le pire est truffé de truculence et de tendresse. Ici, pire rime avec rire car c'est bien le but du jeu (théâtral ici) que d'en rire pour mieux aimer ces personnages sortis tout droit des écrits de l'atelier de Suzanne Derain (Suzy dans la pièce) avec plusieurs résidents du Renouveau, et de l'atelier-théâtre animé par Pascal Marchand qui était à la régie.

 

Patou, Valou Eric et Jacques, les colocs

 

La joyeuse troupe s'est lancé dans une déferlante drôle et tendre, portée par le public conquis dés les premiers instants après un faux pseudo discours psychologisant sur les bienfaits de l'autonomie et des prises en charge post-cure.

Le décalage immédiat entre le discours et la réalité de la colocation a été un ressort comique très porteur, tout comme les caractères très marqués des personnages entre besoin d'opposition permanente et nécessité de se serrer les coudes.

Au milieu des faux-fuyants et des non-dits juste exprimés par les visages, le passage régulier de Paul, l'ami à qui on a promis le café, en remet une couche dans cette improbable colocation qui ressemble à s'y méprendre à un groupe d'amis qui aurait perdu son guide. C'est délirant et jubilatoire, tant les circonstances particulières de cette colocation réveillent les souvenirs d'autres expériences où le quotidien en collectivité est particulièrment redoutable. Mais, ici, il est question de rire et de délire. Les psychodrames n'ont pas d'autre but que de dérider le public et d'offrir un spectacle comique d'une humanité qui se cherche, de femmes et d'hommes qui se demandent où est leur place.

L'humour est un vecteur savoureux des grandes questions humaines, comme celles sur l'identité de femme, d'homme, sur nos failles qui sont aussi nos forces en les regardant autrement.

 

 

 

La Compagnie des Déniapés a réussi son premier spectacle qui n'aura eu qu'un seul défaut aux yeux du public : avoir été trop court (une demi-heure). Mais patience, la version intégrale arrive. Plus que quelques mois pour une heure de colocation au rythme effréné.

 

La colocation vue par les Déniapés ? Un vrai bonheur.

 

  Eric le Coloc   Jacques le coloc

 

 

Valou la coloc   Suzy, l'éduc spé

 

 

Paul l'ami des Colocs    Patou la coloc

 

Les Colocs

 

Liens vers :

Les "Colocs" en vidéo

Paul l'ami des colocs

Suzy l'éduc

Valérie la coloc

Eric le coloc

Jacques le coloc

Patou la Coloc

 

 

 

 

 

 



23/04/2012
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