Atelier Théâtre / Le jeu des émotions
Comme cela est expliqué dans l’article sur la création de la pièce « Colocs », l’atelier-théâtre du Renouveau s’est bâti sur le jeu.
Durant plusieurs mois, chaque jeudi soir, les participants à l’atelier ont eu de multiples occasions de « jouer » au travers d’approches diverses.
Comme disait un théoricien célèbre de l’art dramatique, Augusto Boal, on peut faire du théâtre partout, même dans les théâtres. Tout le monde peut faire du théâtre, même les acteurs.
C’est à partir de cela que l’atelier s’est développé.
Avec l’idée de l’occupation de l’espace, nous avons cherché à utiliser toute la mesure d’un lieu où nous jouons, son volume, ce qu’il donne comme impressions en y intégrant les nôtres, personnelles, avec son ameublement. C’était comme une appropriation momentanée pour le « transformer ». Ainsi, nous avons voyagé dans un îlot autour d’un arbre et d’un banc au milieu d’un lac, une rue avec ses passants, un bureau de juge, un salon, une cuisine, un camion de livraison avec ses caisses, une salle d’attente de médecin, etc…
Chaque lieu, avec son espace spécifique, a permis de développer un travail d’expression des émotions, des volontés et des contre-volontés, des intentions. Il y a eu de la coopération et de l’opposition selon que nos personnages devaient aller dans le même sens ou défendre des intérêts contraires. Le jeu de la fiction a surtout permis de sortir des émotions vraies, à l’usage d’une histoire qu’on s’était inventée.
La technique n’a fait que se poser sur ce mouvement des êtres, souvent pour le rire, aussi pour des émotions plus intenses.
Tout cela fait grandir chacun dans son cheminement et ainsi donner aux protagonistes de la création à venir une profondeur et une vérité.
C’est très beau de voir naître ainsi des personnages très différents des actrices et acteurs qui les interprètent, et, en même temps, qui leur ressemblent beaucoup. Parce que qu’ils sont liés par l’émotion que les personnages suggèrent. Ces derniers sont des êtres de fiction, mais les émotions sont véritables, car venant d’acteurs et actrices en chair et en os, avec une âme, une pensée, une affectivité.
C’est ce qui est en train de se passer à l’atelier-théâtre du Renouveau qui s’appelle maintenant Compagnie des Déniapés. Et c’est à partir de ces bases (et d’autres encore) que naissent les « Colocs » qui seront présentés en juin prochain.
Pascal Marchand
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